Mines & Energies
|La crise énergétique au Burkina : Une problématique au cœur des débats à l’institut FREE Afrik.

L’Institut FREE Afrik a initié une rencontre dénommée « Economie politique du cycle Praxis, Ensemencer l’avenir », le vendredi 21 décembre 2018 à son siège, à Ouaga 2000 au tour du thème « Crise énergétique : des solutions à notre portée ».
Le mode de vie actuel nous entraine à avoir un certain nombre de besoins notamment énergétiques. De manière générale on se rend compte que ces besoins font face à un déficit de l’exagération pour certains et voir un manque pour d’autres.
A cette rencontre d’échanges et de partages, selon l’économiste-chercheur Ra-Sablga Seydou Ouédraogo, dans tous les projets de développement, l’énergie est au cœur de l’aventure humaine. Au Burkina Faso, 80% de la population n’a pas accès à l’électricité qui est un défi majeur pour le développement. En termes d’accessibilité, seulement 19% des populations ont accès à l’électricité. Pour l’institut FREE Afrik, cette crise de l’électricité se manifeste dans plusieurs pays de l’Afrique. Au Burkina Faso, le nombre de délestage est à un niveau très important. Ce, en moyenne toutes les trois (3) minutes avec un pic atteint entre 2013 et 2016. Il précise que « si la fréquence des délestages est importante, il y a également la durée des coupures quant à elle est en croissance ». Selon les chiffres de 2016 de la SONABEL, une coupure dure en moyenne une heure. C’est donc une crise évidente. L’électricité n’est pas disponible pour la majorité des populations , soit 80%, et l’électricité pour les 20% qui ont accès n’est pas disponible de façon continue : deux délestages tous les trois jours.
Dans son exposé, Dr Ra-Sabla Seydou Ouédraogo a dit que les délestages peuvent être expliqué par plusieurs paramètres. Ainsi à partir des chiffres de la SONABEL, le nombre d’incidents sur les réseaux électriques est en croissance. En 2016, plus de 2500 incidents sont survenus sur le réseau électrique. Au cœur de cette crise, il y a selon l’économiste, un écart majeur entre la demande et la demande de l’électricité. En d’autres termes, la disposition des consommateurs à acheter l’électricité à un prix donné et l’offre c’est-à-dire l’écart entre l’offre et la demande ainsi que le nombre d’abonnés en croissance exponentielle. Chaque 7 ans, le nombre d’abonnés de la Sonabel double.
Autres sources de la crise , pendant longtemps, la Sonabel vend l’électricité moins cher que le coût de revient à cause des subventions ce qui crée une déstabilisation financière évidente qui est un paramètre majeur de crise de l’électricité au Burkina Faso. En effet, par la vente, la sonabel n’arrive pas à rentrer dans ces coûts de revient et certaines subventions n’arrivent pas à temps. La société est déséquilibrée et fait face à des frais financiers très important. Il est parvenu à une conclusion selon laquelle l’un des principaux problèmes dans le secteur de l’électricité est le sous-investissement.

Des Chercheurs du monde de l’économie présents à cette présentation
Pour trouver une solution à cette crise énergétique , il a préconisé l’orientation du modèle économique . Et pour se faire il a proposé trois défis à relever. Premièrement il s’agira du prix et de la compétitivité. En d’autres termes quel est le coût auquel l’on a accès à l’électricité en particulier pour les entreprises. Le deuxième défi est la disponibilité-qualité des produits c’est-à-dire la disponibilité du produit en continue et de bonne qualité. Et le troisième défi le plus important selon l’économiste chercheur, Ra-Sablga Seydou Ouédraogo est celui de l’accessibilité de l’énergie à la majorité.
En guise de recommandations l’économiste a déclaré : « nous pensons qu’aucune des solutions ne peut être mise en œuvre si on ne traite pas de la question fondamentale qui est celui du financement adéquat ». « Financer l’énergie, c’est d’avoir des capacités nationales de financement de l’énergie ». D’où la proposition d’un fonds d’investissement ambitieux dans le secteur de l’énergie et de l’électricité qui captera chaque année 15% des recettes que l’Etat tire de l’industrie minière. Ce qui donnera entre 30 et 50 milliards de FCFA.
Au cœur de cette crise de l’énergie, il y avait aussi les enjeux et défis du secteur des hydrocarbures au Burkina Faso. Selon l’Economiste-statisticien, ancien DG de la SONABHY Gambetta Nacro, la facture pétrolière au Burkina Faso est l’action conjuguée de plusieurs facteurs notamment, le prix du baril de pétrole sur les marchés mondiaux et du dollar Américain. Ce qui impacte considérablement la structure de prix à la pompe. Pour relever ces défis, il a suggéré pour sa part d’investir dans les ressources humaines tout en définissant les prix pour une accessibilité des produits pétroliers. Et pour la recherche appliquée l’Ingénieur William Ilboudo a proposé des solutions innovantes telles que les énergies renouvelables qui sont moins coûteuses et qui n’impactent pas l’environnement.
FREE Afrik est un organisme indépendant à but non lucratif dédié aux activités de formations, de recherche et d’Etude économique pour l’Afrique.
Fiakofi Kossi(Stagiaire)
Ecodufaso.com/Ecodafrik.com
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